Sortir de la spirale de l’addiction (Témoignage)

On peut se débarrasser de l'alcoolisme

Mathilde travaille dans une grande entreprise. Elle est en charge d’organiser cocktails et réceptions pour des évènements de marketing plusieurs fois par mois. Elle accumule les heures et a l’impression de « bosser » tout le temps. C’est le job qui veut ça se dit-elle. Le temps passe sans qu’elle s’en rendre compte. De temps en temps elle prend un verre par ci par là. Comme c’est elle qui organise, c’est facile. Elle sent la pression sur les épaules. L’impression d’avoir des choses à prouver professionnellement. Un petit verre, une petite coupe et elle se sent plus à l’aise au contact des clients potentiels. Elle se sent aussi moins inhibée et pense que cela l’aide à décompresser un peu.

Petit à petit, lorsqu’elle rentre chez elle après ses dures journées, crevée, elle se sert à nouveau un petit verre pour mieux dormir. Puis un matin, l’idée lui vient de commencer par se verser un autre verre pour se « stimuler » tandis que son corps réclame encore du repos. Elle fait de même les jours qui suivent.

A la longue, elle se rend compte qu’elle est entrée dans un cercle vicieux. Elle boit de plus en plus et de plus en plus souvent. Pourtant elle n’est jamais saoule… jamais. Elle a l’habitude. En fait, elle est la seule à savoir qu’elle a un problème. Au travail, personne ne s’en aperçoit. Certains même trouvent qu’elle met drôlement l’ambiance lors des « soirées cocktails ».

Jusqu’à ce que cela se dégrade encore…

Un matin, son compagnon la coince dans la cuisine et se met en colère. Il a des mots très durs. Il n’en peut plus de son comportement. Il en a marre de la voir se détruire. Marre qu’elle oublie de s’occuper des enfants. Il menace de la quitter car c’est trop dur pour lui à supporter. Au travail, elle commence à accumuler les gaffes. Elle a de plus en plus de mal à tenir le rythme. On commence à lui faire des reproches. Elle prend conscience que cela ne peut plus continuer, qu’elle va finir par tout perdre, et son job et sa famille.

Elle hésite à en parler. Elle a honte. En même temps elle souffre de plus en plus de la situation. Alors elle finit par demander de l’aide et entame un travail sur son addiction à l’alcool, ce qui lui permet d’initier un processus de rétablissement.

Aujourd’hui, elle ne boit plus une goutte d’alcool et l’alcool ne lui manque pas. Elle trouve que la vie est beaucoup plus belle. Elle dit qu’il faut que les personnes qui ont un problème d’alcool le sachent. Qu’il faut leur dire que cela vaut le coup d’arrêter. Qu’on peut s’en sortir. « Un jour après l’autre, le combat se gagne un jour » finit-elle par dire.